Le bois massif, impact écologique

Présentation

Qu'est-ce que c'est ?


Comme son nom l'indique, le bois massif, c'est ... du bois. Celui-ci provient du débit (sciage) des troncs d'arbres, que l’on appelle alors grume lorsqu’ils sont débarrassés de leurs branches et qu’ils arrivent à la scierie. Il peut ensuite être séché ou non, et peut être utilisé tel quel dans la construction.

Pour quelle utilisation ?


Le bois massif peut être utilisé à des fins de structure (charpente, ossature), ou encore être travaillé par les artisans de l'aménagement intérieur et extérieur (menuisiers, ébénistes, agenceurs). En fonction de l’utilisation envisagée, certaines essences seront plus ou moins adaptées et un séchage préalable peut être nécessaire.

Qu’est-ce qu’une essence de bois ?

Il s’agit du type de bois, correspondant à l’espèce d’arbre dont il est issu : chêne, hêtre, épicéa, Douglas… A chaque arbre son essence de bois avec des caractéristiques qui lui sont propres !

Comment c'est produit ?


Le parcours du bois massif depuis la forêt jusqu'au chantier fait intervenir plusieurs intermédiaires.

L'histoire du bois commence en forêt, où le propriétaire forestier gère la croissance de l'arbre. Ensuite, l'exploitant forestier achète le bois, organise la récolte et éventuellement la vente. Enfin, le scieur transforme le bois pour que l'artisan puisse finalement le mettre en œuvre sur le chantier. Un négociant peut servir d'intermédiaire entre le scieur et l'artisan.

Impact écologique

Quels sont les avantages et inconvénients du matériau ?


Le bois massif a de multiples avantages environnementaux. Concentrons nous sur les principaux :
  • Il est 100 % renouvelable : un stock de bois sur pied récolté met quelques dizaines d'années à se reformer.
  • Il stocke du dioxyde de carbone : le bois est composé pour moitié d'atomes de carbone, issus de l'absorption du CO₂ atmosphérique lors de la photosynthèse.
En plus de cela, le bois est recyclable, et présente des qualités techniques propres à minimiser son empreinte écologique.

Comme la totalité des matériaux, le bois massif a aussi un impact négatif sur l'environnement. Si vous essayez de couper vous-même un arbre à la hache, vous arriverez vite à la conclusion qu'il vous faudra beaucoup d'énergie pour passer de l'arbre à la poutre ! En réalité, nombreux sont les postes de dépense d'énergie : le bois doit être abattu, transporté à son lieu de transformation, cié (ce qui consomme de l’électricité) et souvent séché artificiellement, en raison des contraintes de temps. Néanmoins, ces dépenses énergétiques liées à sa transformation restent relativement modestes en comparaison des méthodes de production de beaucoup d’autres matériaux de construction.

La ressource est-elle disponible localement ?


Oui ! La forêt française couvre près d'un tiers du territoire, et ne cesse de croître depuis le XIXe siècle : la récolte annuelle (51 millions de m³ par an) reste inférieure à la production annuelle (76 millions de m² par an). Autant dire qu’à l’heure actuelle, il y en a largement assez pour tout le monde.

Quant aux entreprises qui mobilisent et exploitent cette ressource, à savoir les scieurs, les exploitants forestiers et les artisans du bois, il y en a dans tous les départements.

De plus, c'est un matériau facile à tracer. Là où les autres matériaux (béton, métal, etc.) sont issus de mélanges de matières premières qui peuvent venir d'endroits très différents, chaque pièce de bois massif proviendra toujours d'un seul et même arbre, qu'il est possible de localiser (parfois même à la parcelle près !).

Cette traçabilité fine n’est pas souvent mise en œuvre, mais elle est cependant faisable sans trop de difficulté pour peu qu’on s’en donne les moyens (et ça tombe bien, sevel. est là pour vous y aider si c’est votre souhait).

Et le bilan carbone ?


Afin de pouvoir comparer l'impact de différents matériaux, nous utilisons l'indicateur le plus représentatif : le bilan carbone. Celui-ci comptabilise toutes les émissions de gaz à effet de serre, depuis l'extraction des matières premières (ici, la récolte de l'arbre en forêt) jusqu'à la pose sur le chantier, en passant par les étapes de transformation (chez le scieur).

Prenons l'exemple d'une charpente en bois. Pour une maison de 100 m² au sol, il faut environ 15 m³ de bois pour la charpente, qui émettent, depuis la forêt jusqu’à l’installation sur le chantier, 2,2 tonnes de CO₂, ce qui correspond à l'empreinte carbone d'un français pendant 2 mois et demi. En parallèle, pendant la durée de vie du produit, le bois a stocké 11,5 tonnes de CO₂

À titre de comparaison, la même charpente en acier aurait émis 50 fois plus de CO₂, sans en stocker un seul gramme.

Qu'est-ce qui pourrait être amélioré ?


L'utilisation du bois massif local est vertueuse, non seulement écologiquement (impact du transport réduit), mais aussi socialement (création et maintien d'emplois non délocalisables). Cependant, quelques freins limitent son utilisation.

Le premier est celui de la dépendance aux importations. Pour faire simple, la forêt française est majoritairement feuillue et le bois utilisé dans la construction, et donc celui que les artisans ont l'habitude de travailler, est majoritairement résineux. Il y a des explications historiques, accentuées par un cercle vicieux : plus le bois importé est utilisé, plus l'industrie des pays d'importation se développe, plus la qualité est homogène et les prix de ceux-ci compétitifs, au détriment de l’industrie locale.

Le second est celui de la qualité. Pour certains artisans, comme les ébénistes, l'aspect visuel est essentiel (absence de nœuds, fils du bois parallèles, etc.). Malheureusement, le bois local ne présente pas toujours les qualités esthétiques recherchées. Cela ne veut pas dire que celui-ci est de mauvaise qualité : il suffit de visiter une cathédrale pour se rendre compte qu'une charpente en chêne, même noueuse, ne pose pas de problème majeur de structure.

Malgré ces freins, nous sommes convaincus que le bois local a l'avenir devant lui : nous avons fonctionné ainsi pendant des siècles et la dépendance aux importations n'est pas une fatalité. Les mentalités vont probablement évoluer sur ce sujet et l'impact écologique sera à l'avenir un critère à prendre en compte, au même titre que le prix, l'aspect visuel ou la facilité d'utilisation.

Pour aller plus loin

Vous êtes un architecte, un artisan du bois ou un constructeur et la problématique de l'approvisionnement durable vous intéresse ? sevel vous guide afin d'améliorer l'impact de votre chantier : choix des matériaux, analyse de provenance, pratiques d'approvisionnement etc. Nous vous conseillons sur vos choix à travers différentes formules.


Sources

Sur la forêt française : Inventaire Forestier National 2022 de l'IGN

Sur l'utilisation du bois dans la construction : Enquête nationale de la construction bois 2020

Calcul d'équivalents CO₂ : Empreinte carbone française moyenne, comment est-elle calculée ?, par Carbone 4

Données environnementales :
  • Pour le bois massif : "Élément d'ossature en bois de France, toutes essences" sur la base INIES
  • Pour l'acier : "Tube en acier utilisé comme élément d'ossature (poteau, poutre, contreventement ...) sans revêtement anticorrosion", générée avec le calculateur SAVE
Sur la consommation d'electricité des scieries : "Consommation électrique par m³ de grumes réceptionnées en fonction du type de scierie" sur la plateforme SawBenchmark

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Vous aussi, améliorez l'impact de vos projets.

Le bois massif, impact écologique

Présentation

Qu'est-ce que c'est ?


Comme son nom l'indique, le bois massif, c'est ... du bois. Celui-ci provient du débit (sciage) des troncs d'arbres, que l’on appelle alors grume lorsqu’ils sont débarrassés de leurs branches et qu’ils arrivent à la scierie. Il peut ensuite être séché ou non, et peut être utilisé tel quel dans la construction.

Pour quelle utilisation ?


Le bois massif peut être utilisé à des fins de structure (charpente, ossature), ou encore être travaillé par les artisans de l'aménagement intérieur et extérieur (menuisiers, ébénistes, agenceurs). En fonction de l’utilisation envisagée, certaines essences seront plus ou moins adaptées et un séchage préalable peut être nécessaire.

Qu’est-ce qu’une essence de bois ?

Il s’agit du type de bois, correspondant à l’espèce d’arbre dont il est issu : chêne, hêtre, épicéa, Douglas… A chaque arbre son essence de bois avec des caractéristiques qui lui sont propres !

Comment c'est produit ?


Le parcours du bois massif depuis la forêt jusqu'au chantier fait intervenir plusieurs intermédiaires.

L'histoire du bois commence en forêt, où le propriétaire forestier gère la croissance de l'arbre. Ensuite, l'exploitant forestier achète le bois, organise la récolte et éventuellement la vente. Enfin, le scieur transforme le bois pour que l'artisan puisse finalement le mettre en œuvre sur le chantier. Un négociant peut servir d'intermédiaire entre le scieur et l'artisan.

Impact écologique

Quels sont les avantages et inconvénients du matériau ?


Le bois massif a de multiples avantages environnementaux. Concentrons nous sur les principaux :
  • Il est 100 % renouvelable : un stock de bois sur pied récolté met quelques dizaines d'années à se reformer.
  • Il stocke du dioxyde de carbone : le bois est composé pour moitié d'atomes de carbone, issus de l'absorption du CO₂ atmosphérique lors de la photosynthèse.
En plus de cela, le bois est recyclable, et présente des qualités techniques propres à minimiser son empreinte écologique.

Comme la totalité des matériaux, le bois massif a aussi un impact négatif sur l'environnement. Si vous essayez de couper vous-même un arbre à la hache, vous arriverez vite à la conclusion qu'il vous faudra beaucoup d'énergie pour passer de l'arbre à la poutre ! En réalité, nombreux sont les postes de dépense d'énergie : le bois doit être abattu, transporté à son lieu de transformation, cié (ce qui consomme de l’électricité) et souvent séché artificiellement, en raison des contraintes de temps. Néanmoins, ces dépenses énergétiques liées à sa transformation restent relativement modestes en comparaison des méthodes de production de beaucoup d’autres matériaux de construction.

La ressource est-elle disponible localement ?


Oui ! La forêt française couvre près d'un tiers du territoire, et ne cesse de croître depuis le XIXe siècle : la récolte annuelle (51 millions de m³ par an) reste inférieure à la production annuelle (76 millions de m² par an). Autant dire qu’à l’heure actuelle, il y en a largement assez pour tout le monde.

Quant aux entreprises qui mobilisent et exploitent cette ressource, à savoir les scieurs, les exploitants forestiers et les artisans du bois, il y en a dans tous les départements.

De plus, c'est un matériau facile à tracer. Là où les autres matériaux (béton, métal, etc.) sont issus de mélanges de matières premières qui peuvent venir d'endroits très différents, chaque pièce de bois massif proviendra toujours d'un seul et même arbre, qu'il est possible de localiser (parfois même à la parcelle près !).

Cette traçabilité fine n’est pas souvent mise en œuvre, mais elle est cependant faisable sans trop de difficulté pour peu qu’on s’en donne les moyens (et ça tombe bien, sevel. est là pour vous y aider si c’est votre souhait).

Et le bilan carbone ?


Afin de pouvoir comparer l'impact de différents matériaux, nous utilisons l'indicateur le plus représentatif : le bilan carbone. Celui-ci comptabilise toutes les émissions de gaz à effet de serre, depuis l'extraction des matières premières (ici, la récolte de l'arbre en forêt) jusqu'à la pose sur le chantier, en passant par les étapes de transformation (chez le scieur).

Prenons l'exemple d'une charpente en bois. Pour une maison de 100 m² au sol, il faut environ 15 m³ de bois pour la charpente, qui émettent, depuis la forêt jusqu’à l’installation sur le chantier, 2,2 tonnes de CO₂, ce qui correspond à l'empreinte carbone d'un français pendant 2 mois et demi. En parallèle, pendant la durée de vie du produit, le bois a stocké 11,5 tonnes de CO₂

À titre de comparaison, la même charpente en acier aurait émis 50 fois plus de CO₂, sans en stocker un seul gramme.

Qu'est-ce qui pourrait être amélioré ?


L'utilisation du bois massif local est vertueuse, non seulement écologiquement (impact du transport réduit), mais aussi socialement (création et maintien d'emplois non délocalisables). Cependant, quelques freins limitent son utilisation.

Le premier est celui de la dépendance aux importations. Pour faire simple, la forêt française est majoritairement feuillue et le bois utilisé dans la construction, et donc celui que les artisans ont l'habitude de travailler, est majoritairement résineux. Il y a des explications historiques, accentuées par un cercle vicieux : plus le bois importé est utilisé, plus l'industrie des pays d'importation se développe, plus la qualité est homogène et les prix de ceux-ci compétitifs, au détriment de l’industrie locale.

Le second est celui de la qualité. Pour certains artisans, comme les ébénistes, l'aspect visuel est essentiel (absence de nœuds, fils du bois parallèles, etc.). Malheureusement, le bois local ne présente pas toujours les qualités esthétiques recherchées. Cela ne veut pas dire que celui-ci est de mauvaise qualité : il suffit de visiter une cathédrale pour se rendre compte qu'une charpente en chêne, même noueuse, ne pose pas de problème majeur de structure.

Malgré ces freins, nous sommes convaincus que le bois local a l'avenir devant lui : nous avons fonctionné ainsi pendant des siècles et la dépendance aux importations n'est pas une fatalité. Les mentalités vont probablement évoluer sur ce sujet et l'impact écologique sera à l'avenir un critère à prendre en compte, au même titre que le prix, l'aspect visuel ou la facilité d'utilisation.

Pour aller plus loin

Vous êtes un architecte, un artisan du bois ou un constructeur et la problématique de l'approvisionnement durable vous intéresse ? sevel vous guide afin d'améliorer l'impact de votre chantier : choix des matériaux, analyse de provenance, pratiques d'approvisionnement etc. Nous vous conseillons sur vos choix à travers différentes formules.


Sources

Sur la forêt française : Inventaire Forestier National 2022 de l'IGN

Sur l'utilisation du bois dans la construction : Enquête nationale de la construction bois 2020

Calcul d'équivalents CO₂ : Empreinte carbone française moyenne, comment est-elle calculée ?
, par Carbone 4
Données environnementales :
  • Pour le bois massif : "Élément d'ossature en bois de France, toutes essences" sur la base INIES
  • Pour l'acier : "Tube en acier utilisé comme élément d'ossature (poteau, poutre, contreventement ...) sans revêtement anticorrosion", générée avec le calculateur SAVE
Sur la consommation d'electricité des scieries : "Consommation électrique par m³ de grumes réceptionnées en fonction du type de scierie" sur la plateforme SawBenchmark

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